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Gagner en attractivité tout en économisant de l’espace : est-ce possible ?
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Les textes de lois et de nombreux signaux climatiques, sanitaires et sociaux nous appellent à pratiquer une gestion raisonnée de nos sols. Sources de nos productions alimentaires, supports de biodiversité et de nos paysages, réservoirs de stockage du carbone, fonctions épuratrices… nos sols naturels, agricoles ou urbains se situent au cœur de grands enjeux, sur lesquels l’actualité appelle plus que jamais notre mobilisation et notre action.
Les collectivités de Saône-et-Loire s’investissent d’ores et déjà pour limiter l’artificialisation des sols, notamment dans le cadre de leurs projets de territoire (document d’urbanisme, contrat de relance et de transition écologique, plan climat air énergie territorial, projet alimentaire territorial, programmes de revitalisation...) et à l’occasion de certaines de leurs opérations d’aménagement.
Dans le même temps, la prise en compte de l’enjeu de la préservation du foncier s’avère parfois difficile face aux pressions et contraintes d’ordre démographique ou économique.
C’est pourquoi la Direction départementale des territoires a organisé en septembre 2022 deux soirées-débats autour de cette question : « Gagner en attractivité, tout en économisant de l’espace, est-ce possible ? ».
Plus de 150 élus et acteurs de l’aménagement se sont réunis lors de ces soirées présidées par le préfet de Saône-et-Loire, pour partager leurs connaissances, questionnements et retours d’expériences sur le sujet de la sobriété foncière.
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La première soirée, à travers le témoignage d’experts (économiste, écologue et sociologue), a pu apporter des éclairages sur le fait qu’une gestion économe de l’espace ne s’oppose pas à l’attractivité des territoires.
La deuxième soirée, ponctuée de plusieurs retours d’expériences réussies en Saône-et-Loire et ailleurs, visait à « donner envie » aux élus et à leur fournir quelques clés pour se lancer dans des projets d’aménagement vertueux et acceptés.
Ces soirées, au-delà d’apporter des éléments de connaissance et de partager des expériences autour du sujet prégnant de la sobriété foncière, se donnaient comme objectif d’initier un nouveau mode d’échange entre l’État et les élus, déconnecté de l’approche règlementaire.
Retour sur la 1ère soirée - Une gestion économe de l’espace : tous gagnants !
La gestion économe de l’espace ne s’oppose pas à l’attractivité des territoires.
En effet, l’attractivité d’un territoire passe par de nombreux éléments, que sont le tissu économique, la richesse et la préservation des paysages et du patrimoine, le sentiment d’appartenance, l’identité, le bien-vivre ensemble…
Bien que l’attractivité puisse se mesurer via des données chiffrées (évolution du nombre d’habitants, du nombre d’emplois, du nombre de services…), elle est pourtant souvent ressentie différemment par les habitants, selon leurs besoins et leur sensibilité propre.
De fait, l’attractivité d’un territoire ne passe pas forcément par de la consommation foncière. Un territoire peut être attractif précisément parce qu’il préserve son identité, ses paysages, son histoire.
Au-delà même de ces questions d’attractivité qui font se questionner sur les moyens de maintenir a minima les populations présentes sur nos territoires de Saône-et-Loire, se posent de véritables problématiques d’économie d’espaces, qu’ils soient agricoles, naturels et forestiers ou même encore urbain. Nos sols sont le support de multiples services et les préserver constitue un enjeu prioritaire.
Il revient aux territoires, à leurs élus et particulièrement aux intercommunalités, de se saisir de ces enjeux et de réaliser des projets d’aménagement qualitatifs économes en foncier.
Vidéos des 3 interventions d’experts : M. Davezies - M. Strosser - M. Marchal
Retour sur la 2ᵉ soirée - Une gestion économe de l’espace : ils se sont lancés !
De nombreux territoires ont d’ores et déjà investi le sujet de la gestion économe de l’espace. 5 expériences, très différentes, ont été présentées aux élus lors de cette 2ᵉ soirée-débat :
• Reconstruire la ville sur la ville, à Saint-Florentin (89), grâce à une OPAH (opération programmée d’amélioration de l’habitat) renouvellement urbain dans le centre historique. Cette commune bénéficie d’un riche patrimoine architectural, mais son centre ancien commençant à se dégrader, elle a mis en place plusieurs opérations successives de rénovation des façades, entre autres, ce qui a permis de rendre à la ville son attractivité.
→ Diaporama + vidéo intervention
• Préserver un espace riche en biodiversité, le site de la Boucherette, à Lugny (71). Un espace naturel voué à la construction d’un lotissement a finalement pu être préservé de l’urbanisation, grâce à sa faune et sa flore reconnues comme remarquables. Aujourd’hui géré par le conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne, ce site est devenu un lieu privilégié pour les promenades grâce à son sentier de découverte de 2 km.
→ Vidéo intervention + dépliant CEN
• Valoriser les espaces agricoles à fort potentiel, grâce à des espaces-tests maraîchers, à Luzy (58). La commune de Luzy a mis à disposition du foncier pour permettre à un agriculteur de tester son projet. Accompagné par Semeurs du Possible, ce dernier a pu tester sur le terrain son activité agricole avant de se lancer réellement. Le Conseil départemental de la Nièvre participe également à cette initiative en achetant et en mettant du matériel à disposition de plusieurs entrepreneurs. Cette expérience a été très concluante puisque l’agriculteur a pu s’installer sur les terres mises à disposition par la commune, laquelle a mobilisé de nouvelles parcelles pour que deux autres agriculteurs puissent venir tester leur activité.
→ Vidéos Semeurs du Possible + vidéo intervention
• Remobiliser une friche industrielle pour construire des logements, sur la friche Loison à Montceau-les-Mines. La commune disposait depuis quelques années d’une friche imposante sur son territoire. Après avoir entrepris sa démolition, la commune, lauréate du fonds friche, a pu entreprendre un projet de construction de 31 logements qualitatifs en plein centre-ville.
→ Vidéo intervention
• Réhabiliter un patrimoine bâti en cœur de ville, à Chânes. La commune de Chânes dispose d’un patrimoine bâti remarquable, caractérisé par des bâtiments massifs en pierre dorée. Afin de rénover le centre-bourg et d’enrayer le déclin démographique, la commune a entrepris la recomposition d’un îlot dans le centre du village par la rénovation, la démolition, la reconstruction de bâtiments et la création d’espaces publics. Cette opération a entraîné une rénovation de façades sur rue de la part de nombreux propriétaires privés, si bien que le village a retrouvé une attractivité importante, avec un très fort dynamisme du marché immobilier.
→ Vidéo étude qualité et densité + vidéo intervention
Ces opérations réussies, ainsi que de nombreuses autres, sont compilées dans le livret « Repères pour l’action », dans lequel vous retrouverez des éléments de compréhension et de connaissance sur la sobriété foncière ainsi que quelques clés pour entraîner vos territoires.
L’État est aux côtés des collectivités pour les aider à mener à bien de tels projets d’aménagement qui limitent la consommation d’espace et l’artificialisation des sols :
- par l’information et la sensibilisation, objectifs fixés pour ces deux soirées-débats ;
- par l’accompagnement en termes d’ingénierie. C’est le rôle que se fixe l’ANCT (agence nationale pour la cohésion des territoires), soit en direct grâce à ses compétences propres, soit de façon indirecte en mobilisant des structures nationales ou en redirigeant les collectivités auprès des acteurs adéquats (contacter l’ANCT à l’adresse suivante : anct@saone-et-loire.gouv.fr) ;
- par des financements via des dotations nationales ou régionales, ou ponctuellement des appels à projets tels le fonds friche (et depuis le 01/01/2023 le Fonds Vert).
Retrouvez l’étude "Allier qualité et densité pour un urbanisme durable en milieu rural", pilotée par la DDT et évoquée à plusieurs reprises au cours des 2 soirées-débats.